Vendredi 4 septembre, au Dôme de Pontoise, le festival baroque de Pontoise a présenté le programme de sa 30e édition. L’occasion de découvrir la vingtaine de spectacles qui, du 12 au 18 octobre, replongeront le Val d’Oise dans la musique et les événements du XVIIe et XVIIIe siècles.
Sur les ailes du temps : c’est avec ce thème fil-rouge que le festival de baroque a décidé de soufflé sa trentième bougie ; sur les « ailes du temps », pour se souhaiter un bon anniversaire, se rappeler les tendres souvenirs, mais s’autoriser aussi à vivre une deuxième jeunesse. Car 30 ans, certes c’est l’âge de raison, mais la passion n’a pas d’âge.
Pour cette soirée inaugurale, le festival a réuni ses proches : ceux qu’il connaît de longue date, de nouveaux amis qu’il ne demande qu’à découvrir, ou encore ceux qu’il a vu grandir : comme la violoncelliste Ophélie Gaillard, en résidence au festival avec l’ensemble Pulcinella qu’elle dirige. Il a aussi convié un invité de marque, Claude Samuel (journaliste et critique musical, ancien directeur de la musique à Radio France), parrain de cette trentième édition.
Fait peu commun, c’est aux invités que le festival a offert des cadeaux, en ponctuant la soirée de présentation par des extraits des concerts programmés : les reflets baroques du Miroir de Cagliostro, la danse à la fois sautillante et belliqueuse de Rigodon ! par les Musiciens de Saint-Julien, ou encore la Suite n°2 pour violoncelle de Bach interprétée par Ophélie Gaillard, ont illustré en musique les présentations enlevées des maîtres de cérémonie Patrick Lhotellier, président du festival depuis vingt-deux ans, et Emilie Munera.
Ils sont nombreux à la fête pour célébrer plus d’un mois durant – du 12 septembre au 18 octobre –, la musique baroque, que le festival défend dans toutes ses formes et sous toutes ses couleurs ; car elle vient rarement seule dans cette programmation 2015 : acoquinée tantôt à la magie, au théâtre ou à la danse, la musique baroque dévoile d’autres atours, pour continuer de nous séduire dans ces unions libres protéiformes. Elle offrira un écrin de choix aux textes de La Fontaine ou de Queneau (pour ne citer qu’eux) (Tout est vanité, Benjamin Lazar et Les Cris de Paris, 20 septembre, Cathédrale de Saint-Maclou, Pontoise), elle se dévoilera « à la carte » dans un salon de musique où le spectateur décidera du sort du programme en le tirant… au sort ! La musique de Bach accompagnera les masques du « nô », théâtre japonais traditionnel (10 octobre, conservatoire de Cergy). Le conte Peau d’Ane s’habillera de musiques de Haendel, de Rameau, ou encore d’airs traditionnels avec la compagnie L’Eventail (8 octobre, Visages du monde, Cergy). Le festival nous fera même vivre le grand frisson (d’horreur) dans L’Amphithéâtre sanglant (9 octobre, L’apostrophe, Cergy).
Le festival partagera également ses bougies avec deux hommages historiques : le cinquième centenaire de la date fétiche des écoliers français, 1515 ? Marignan ! (ensemble Les Meslanges, 4 octobre, Cathédrale Saint-Maclou), côtoiera le tricentenaire de la mort du Roi Soleil, à qui deux concerts hommages sont consacrés : la Grande Messe Vénitienne de Rovetta, composé en 1638 en l’honneur de la naissance du futur roi (Galilei Consort, 18 septembre, église Notre-Dame, Pontoise) et un concert dédié à la musique à la cour de Versailles sous son règne (Les Folies françoises, 19 septembre, église Notre-Dame, Pontoise).
La vingtaine de programmes proposés vous fera rire, peur, pleurer. Elle vous fera voyager dans l’histoire, depuis l’Angleterre du XVIIe siècle avec l’ensemble Tictactus (16 octobre, église Notre-Dame, Pontoise), jusqu’à la guerre de Cent Ans (ensemble Céladon, 2 octobre, église Saint-Aubin, Ennery). Elle vous fera revivre La vie de Marie d’après Rainer Maria Rilke (ensemble Pucinella, 27 septembre, cathédrale de Saint-Maclou, Pontoise) ou vous invitera au Mariage de Figaro… conjuguant texte de Beaumarchais et livret de Da Ponte, la troupe Comédiens et Cie a décidé de vous offrir deux banquets pour le prix d’un ! (29 septembre, Théâtre de Jouy, Jouy-le-Moutier).
Sous le signe de la découverte et du croisement des différents arts, le festival baroque de Pontoise fait, cette année encore, de cette musique un écrin à la création du XXIe siècle. Depuis 30 ans, c’est le plus beau cadeau qu’il nous fait : donner à cette musique un élixir de jeunesse, pour qu’elle reste libre et follement vivante.
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