Après l’album Mozart/Brahms/Debussy qui représente l’introspection dans son intimité, Axia Marinescu nous dévoile l’univers de la musique française de danse pour piano, à l’âme féminine. A l’occasion de la sortie de son nouvel album « Les femmes dansent » (label Klarthe), la pianiste franco-roumaine a donné un récital le 30 janvier dernier à la Salle Gaveau.
Un dimanche matin ensoleillé de janvier annonce une belle rencontre musicale et humaine. En entrant dans le hall de la Salle Gaveau, le public est introduit vers un lieu secret et intime au 5e étage. La Salle Marguerite dotée d’un jauge d’une centaine de places est un lieu parfait pour présenter le nouvel album intimiste d’Axia Marinescu.
La pianiste vêtue d’une tenue de danseuse aux couleurs printanières anticipe l’atmosphère du programme. Les Valses de Marie Jaëlle (1846-1925) commencent à embaumer la petite salle dès les premières notes ; élégante, délicate, fragile ou espiègle… la douceur du parfum sonore caresse les oreilles du public. Dans Mazurka de Pauline Viardot ( 1821-1910), le Rubato de la pianiste – surtout sa manière de gérer Rituendo! – rappelle la gestuelle corporelle d’une danseuse car la respiration est importante aussi bien dans la chorégraphie que dans la musique. Le changement de couleurs n’est jamais brutal, la pianiste pose ses doigts sur le clavier avec une légèreté de plume.



Après la suite de danses baroques d’Elisabeth Jacquet de la Guerre (1665-1729) élégantissime et classique, Axia met en valeur l’harmonie typique du 20e siècle pour les danses (Larghetto, Valse lente, Sicilienne) de la douce mélancolie de Germaine Tailleferre (1892-1983), l’unique femme du Groupe des Cinq.
Tarantella de Sophie Lacaze (1963-), de caractère Toccata pour certains passages, est une sorte de mouvement perpétuel. La danseuse est essoufflée après un moment palpitant de galops précipités.
L’univers sonore est plus audacieux et ample, voire masculin, dans des pièces de Cécile Chaminade (1857-1944), surnommée le “Mozart féminin” par Georges Bizet.
Joviale et festive, la Valse brillante op.48 de Louise Farrenc (1804-1875), nécessitant une grande respiration, rayonne de mille couleurs sous les mains d’Axia. Les pièces de Mel Bonis (1858-1937) clôturent le bal : Danse sacrée est comme une méditation. On se plonge dans une douce réminiscence. Los gitanos op.15 marque un bel épilogue.