La compagnie Opéra Montmartre
La compagnie Opéra Montmartre © DR

Opéra Montmartre : la compagnie qui renouvelle l’opéra

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La compagnie Opéra Montmartre va produire Une vie parisienne d’après Jacques Offenbach les 12 et 19 septembre au Festival Solidaire des Arènes de Montmartre. Créée par le compositeur et chef d’orchestre australien Nicholas McRoberts, cette structure entend renouveler le genre en l’adaptant à un public éloigné de l’opéra afin de le rendre plus accessible. Le fondateur d’Opéra Montmartre nous explique sa démarche novatrice.

 

Quelle est la genèse de ce projet?

J’ai beaucoup d’amis qui n’aiment pas l’opéra. Ils disent, c’est trop long, on ne comprend pas un mot, c’est vieux jeu… on préfère regarder Netflix ou boire une bière. C’est très frustrant pour moi, car j’adore l’opéra, pour moi c’est la seule forme d’art qui puisse tout rassembler. Mais je comprends leur point de vue. Opéra Montmartre a pour projet de sortir l’opéra dans la rue et de bâtir une communauté diversifiée et populaire qui crée, réinvente et interprète les classiques. Notre public sont ceux qui ne connaissent pas l’opéra ou qui ne l’apprécient pas. Je veux qu’ils quittent notre spectacle en disant “c’était génial ! (t’es sûr que c’était de l’opéra ?)”

Opéra Montmartre
Opéra Montmartre © DR

Votre mission est de rendre l’Opéra plus accessible. Comment comptez-vous y parvenir ?

Premièrement, nous voulons conserver ce qu’il y a de bon à l’opéra : la musique. Ces œuvres ont duré des siècles grâce à la musique vraiment incroyable. Cependant, beaucoup d’autres choses ont changé, à la fois dans les arts et dans le goût du public. Nos productions sont donc plus courtes et en français pour que le public puisse comprendre ce qui se passe sans filtre ni délai des sur-titres. Notre metteuse en scène, Capucine Maillard, très talentueuse, issue du monde du théâtre contemporain et du théâtre de rue, a travaillé à l’adaptation du texte. Notre chorégraphe, Hervé Sika, vient du monde du hip-hop. Tous deux ont pour mission de sortir nos chanteurs de leur zone de confort et d’engager le public autrement. Et Pierre Walter, notre chef d’orchestre a pour tâche de “défendre Offenbach” face à la créativité de notre équipe !

 

Vous allez représenter Une Vie Parisienne d’Offenbach. Quelles sont les particularités de votre adaptation ?

Notre adaptation réinvente le monde parisien superficiel des apparences sous un jour contemporain : harcèlement sexuel, racisme, féminisme, gilets jaunes, BDSM, hommes politiques et banquiers. Capucine voulait que ces personnages soient moins caricaturaux : que les femmes ne soient pas vénales ou débiles, que les hommes ne soient pas tous idiots et obsédés par le sexe. Elle voulait qu’ils aient de la profondeur, que le public ressente de la tendresse pour eux. Elle voulait que nous riions avec eux de leurs échecs et de leur humanité.

Opéra Montmartre © DR

Pourriez-vous nous parler de votre activité éducative ?

Vous ne pouvez pas forcer les gens à aimer l’opéra. Ils doivent participer à son élaboration. Opéra Montmartre et ses artistes, en partenariat avec Like Ton Job, proposent des ateliers et des programmes en continu avec le lycée Edmond Rostand, le lycée Auguste Renoir et le Collège Jean Perrin. Ces démarches impliquent des élèves dans la création de costumes, la scénographie et la conception d’affiches, ainsi que dans l’adaptation du texte et des ateliers sur les carrières artistiques. Les élèves assisteront aux répétitions au début du mois de septembre, discuteront avec la metteuse en scène et les interprètes après les répétitions, découvriront dans les coulisses des services de traiteur, des costumes, la coiffure et le maquillage. Après cette production, ils commenceront à travailler sur la prochaine production ambitieuse de l’opéra Montmartre “Une Bohème, d’après Puccini”, une adaptation du classique dans une traduction française validée par Puccini lui-même et transformée en opérette de 90 minutes.

 

Le site de la compagnie
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Parallèlement à sa formation en chant lyrique, Cinzia Rota fréquente l'Académie des Beaux-Arts puis se spécialise en communication du patrimoine culturel à l'École polytechnique de Milan. En 2014 elle fonde Classicagenda, afin de promouvoir la musique classique et l'ouvrir à de nouveaux publics. Elle est membre de la Presse Musicale Internationale.

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