Edoardo Torbianelli
Edoardo Torbianelli © Choukhri Dje / Royaumont

Edoardo Torbianelli, vers un nouveau Chopin ?

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A la suite d’une recherche approfondie sur l’œuvre de Chopin, le pianiste Edoardo Torbianelli a montré sa vision musicale dans un récital au Festival de Royaumont.

 

Peut-on trouver une nouvelle approche à l’œuvre de Chopin?
Peut-on le jouer d’une autre manière que celle à laquelle nous ont habitué de nombreux enregistrements de la part de très grands interprètes ?

Si l’on écoute Edoardo Torbianelli, la réponse est oui.
Engagé dans la recherche sur l’interprétation du répertoire romantique, Torbianelli fait partie de la deuxième génération de pianistes s’intéressant aux pianos anciens. Son investigation, qui part de l’utilisation de ces instruments et se base sur l’étude des témoignages laissés par l’entourage de Chopin, ouvre la voie à une recherche interprétative inédite.

Sur un piano Pleyel de 1842, appartenant au collectionneur Edwin Beunk, l’interprète a montré à un public de mélomanes et de chercheurs le résultat concret de ses recherches dans un récital tout Chopin. Que ce soit un prélude, une mazurka ou un nocturne, Torbianelli a réussi à s’approprier la musique du mythique compositeur polonais, tout en respectant ses intentions, et à l’enrichir d’un souffle nouveau.

Le pianiste italien surprend par son jeu extrêmement subtil et attentif au détail, grâce aux mouvements très agiles de ses doigts et à un toucher savamment dosé ; mais nonobstant sa grande maîtrise de l’instrument, il ne tombe pas dans le piège de la démonstration de virtuosité et réussit à servir la musique, avec humilité et sincérité.
Cette démarche d’exploration des nuances, dans toute leur diversité, et de mise en avant de la “vocalité au piano” arrive véritablement à faire entendre Chopin sous une nouvelle lumière. On découvre une musique qui pénètre encore plus en profondeur, interroge, agite, bouleverse et apaise.

Edoardo Torbianelli © Choukhri Dje / Royaumont
Edoardo Torbianelli © Choukhri Dje / Royaumont

Nous espérons que Torbianelli inspirera les nouvelles générations, comme les jeunes venus se former chez lui à Royaumont, et leur donnera envie de développer une interprétation musicale historiquement informée.

Comme cela est aujourd’hui le cas pour la musique baroque qui, au fil des découvertes et des expérimentations, n’a cessé de nous surprendre et de nous fasciner, la musique romantique pourrait donner lieu à une valorisation musicologique et historique similaire. Et n’oublions pas que cela permettrait également de profiter de notre magnifique patrimoine instrumental, lequel trop souvent ne fait que prendre de la poussière dans les musées !

Parallèlement à sa formation en chant lyrique, Cinzia Rota fréquente l'Académie des Beaux-Arts puis se spécialise en communication du patrimoine culturel à l'École polytechnique de Milan. En 2014 elle fonde Classicagenda, afin de promouvoir la musique classique et l'ouvrir à de nouveaux publics. Elle est membre de la Presse Musicale Internationale.

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