Ensemble Vocal Crescendo et Corul Bach 
L'Ensemble Vocal Crescendo et le Corul Bach © Vasile Damian - Rfi

L’amitié franco-roumaine célébrée en musique

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Le vendredi 1er avril 2022, en la Basilique Sainte-Clotilde à Paris, a eu lieu un concert associant deux formations vocales : l’une française, l’Ensemble Vocal Crescendo et l’autre roumaine, le Corul Bach. Au programme:  Liszt et Mendelssohn.

 

Les hasards de la vie réservent parfois des surprises : si ce concert franco-roumain était fixé de longue date, en revanche, bien devin celui qui aurait pu prévoir que cette rencontre musicale prendrait, ce vendredi 1er avril, un sens tout à fait singulier, avec la soudaine et imprévisible invasion de l’Ukraine et son cortège d’exactions et de massacres… D’autant que la France et la Roumanie se trouvent à ce jour, “concernées”, d’une façon ou d’une autre, par ce conflit.

Cette soirée était le fruit de la rencontre de deux chefs, l’un français d’origine roumaine, Christian Ciuca, directeur musical de l’Ensemble vocal Crescendo basé à Neuilly-sur-Seine, l’autre roumain, Steffen Schlandt, organiste et chef de choeur, directeur musical du Corul Bach basé à Brasov et rattaché à la fameuse “Cathédrale noire” de cette ville des Carpates. Cela entrait donc nécessairement en résonance avec l’actualité.

Les deux chœurs se retrouvaient sur deux œuvres majeures du répertoire sacré. Tout d’abord, et au centre de cette soirée, le Via Crucis de Franz Liszt, pièce très (trop) rarement donnée.

Ce chemin de croix, composé dans les années 1878-1879, mais créé seulement en 1929, est une oeuvre exigeante qui associe un choeur mixte, un soliste (baryton) et un orgue. C’est une pièce très dépouillée et d’une grande intériorité qui rappelle que Franz Liszt n’a pas seulement été le séducteur adulé, le saltimbanque virtuose admiré par le monde entier, mais aussi le chrétien mystique animé par une foi intense.

La partie soliste a été excellemment interprétée par le baryton Jean-Louis Serre qui a su donner aux mots de ce chemin de croix déchirant, puissance et profondeur.

Console orgue Sainte-Clotilde © Vasile Damian - Rfi
L’orgue, tenu par Steffen Schlandt © Vasile Damian – Rfi

Le concert qui avait débuté par deux pièces courtes – le Cantique de Jean Racine oeuvre célébrissime de Gabriel Fauré et le Psaume 123 du compositeur roumain Martian Negrea (1893-1973)- se concluait par le Psaume 42 de Félix Mendelssohn.

Pièce admirée par Robert Schumann qui affirmait qu’elle était le chef d’oeuvre de la musique religieuse de Mendelssohn – et même de son temps…

Pièce rayonnante dont l’essentiel a été composé en 1837 durant le voyage de noces du compositeur en pays rhénan, mariage célébré avec Cécile Jeanrenaud, fille de pasteur huguenot de Francfort, et dans laquelle la soprano roumaine Andreea Cojoc a fait merveille grâce à son chant sensible et rempli d’émotion.

L’un et l’autre choeur, dans un bel alliage, ont témoigné d’une égale et chaleureuse implication sous la direction sensible et inspirée de Christian Ciuca, grâce à la présence de l’orgue de César Franck, tenu lors de ce concert par Steffen Schlandt, également directeur musical du choeur roumain Corul Bach.

On rappellera que l’on commémore cette année le bicentenaire de la naissance de celui qui en fut le premier titulaire.

Les organisateurs de ce concert auquel assistait en personne Son Excellence Monsieur Luca Nicolescu, ambassadeur de Roumanie en France, avaient fort opportunément invité une représentante de l’Aide Médicale et Caritative médicale France-Ukraine.

Le même concert – mêmes œuvres, mêmes interprètes – sera donné à Brasov, en Roumanie , le dimanche 8 mai prochain, en la “Cathédrale noire”,  cette fois-ci en présence de l’Ambassadrice de France en Roumanie.

 


Basilique Sainte Clotilde à Paris, avec le soutien de l’Institut Culturel Roumain de Paris et l’Institut Français de Roumanie.

Vendredi 1er avril 2022, 20h30

“Cantique de Jean Racine” de Gabriel Fauré,

“Psaume 123” de Martian Negrea

“Via Crucis” de Franz Liszt

“Psaume 42” de Félix Mendelssohn.

Andreea Cojoc, soprano,

Jean-Louis Serre, baryton,

Ensemble Vocal Crescendo

Corul Bach

Steffen Schlandt, orgue

Christian Ciuca, direction

Les années au Barreau, où il a été notamment actif dans le domaine des droits de l'homme, ne l'ont pas écarté de la musique, sa vraie passion. Cette même passion le conduit depuis une quinzaine d'années à assurer l'animation de deux émissions entièrement dédiées à l’actualité de la vie musicale sur Fréquence Protestante.

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