Le compositeur César Franck est né à Liège le 10 décembre 1822. A l’occasion de son bicentenaire, l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège lui rend hommage en 2021-2022. Le moment ou jamais pour (re)découvrir les oeuvres du compositeur.
Qu’ont en commun Eugène Ysaÿe, André-Modeste Grétry ou César Franck ? Tous les trois sont nés à Liège, en Belgique ! Partir sur les traces de César Franck au coeur de l’”Athènes du Nord”, c’est retrouver avec émotion l’esprit des lieux, les endroits occupés ou visités par le “Pater Seraphicus” (surnommé ainsi en écho à sa bienveillance et son esprit paternaliste vis-à-vis de ses élèves du Conservatoire de Paris).
Franck naît dans une dépendance de l’Hôtel de Grady où travaillait son père, au n°24 de la rue Saint-Pierre, dans le centre-ville de Liège. Aujourd’hui, un appartement moderne occupe cet espace dont les façades extérieures gardent l’héritage du passé. Une plaque commémorative rappelle le passage de Franck dans la demeure.

A quelques pas de là, le jeune César se fera baptiser à la Collégiale Sainte-Croix (actuellement en travaux). Pour ce qui relève de la musique, son père tente de l’inscrire très tôt à l’examen d’entrée de l’école de musique toute proche, et tente de faire passer son enfant pour un élève de 10 ans alors qu’il n’en a que 5 ! Son inscription officielle au Conservatoire de Liège, où on y emploie les méthodes issues du Conservatoire de Paris, a lieu en 1831. On notera que le répertoire allemand est également au programme.
Déjà, un tempérament fougueux et une assimilation facile des grandes formes suscitent l’espoir d’une brillante carrière musicale.
Précoce, le jeune Franck participe à son premier concert à l’âge de 12 ans dans la Salle de la Société Libre d’Emulation, une institution fondée pour promouvoir les arts, les lettres et les sciences.

Il obtiendra les grands prix de solfège et de piano en 1834. C’est alors que son père en profitera pour prendre en main la carrière de son prodige pour le meilleur mais aussi pour le pire… privilégiant la rentabilité des pièces de salon à la qualité musicale. Le succès de ses prestations le mènera cependant vers Paris, où il poursuivra ses études au Conservatoire, deviendra organiste et professeur, et composera, tardivement, ses chefs d’œuvres.
Franck quitte Liège à 13 ans. Il donnera à nouveau des concerts en 1843 dans sa ville natale, après quoi il restera absent durant de nombreuses années.
Aujourd’hui, qui de mieux placé pour faire entendre ses oeuvres que l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège, riche de 60 ans d’interprétation des pages du “père Franck” ?
Aussi, l’intérêt de ce bicentenaire réside dans la redécouverte des oeuvres moins connues du compositeur, notamment certains opus pour piano et orchestre (notamment ses Variations brillantes sur un thème original). Des coffrets discographiques, une quinzaine de concerts en Belgique mais aussi en France et en Amérique du Sud, et l’intégrale de son oeuvre pour orgue enregistrée en partie sur l’instrument de la Salle Philharmonique rythmeront cette année. Il sera intéressant de découvrir le Morceau symphonique de Rédemption dans sa version initiale dans “une première audition moderne”. L’opéra Hulda, qui sera donné en version de concert, fera l’objet d’un premier enregistrement avec le concours du Palazzetto Bru Zane. L’oratorio Les Béatitudes constituera également un moment fort de ce bicentenaire. La célèbre Symphonie en ré mineur, dirigée par le jeune directeur musical Gergely Madaras, sera bien évidemment au programme.

L’orgue de la Salle Philharmonique (réalisé par le facteur Pierre Schyven) occupera une place importante avec l’intégrale de l’oeuvre pour orgue de Franck enregistrée par le Liégeois Jean-Luc Thellin. Ce projet à paraître chez BY Classique sera franco-belge : le Cavaillé-Coll de la Madeleine à Paris sera utilisé pour le répertoire organistique, l’orgue liégeois pour les transcriptions d’oeuvres symphoniques.
Par ailleurs, l’événement ne se cantonnera pas aux salles de concert puisqu’un Espace César Franck sera inauguré au musée du Grand Curtius où il sera possible d’admirer de près la console de l’orgue de l’église Sainte-Clotilde à Paris, l’instrument tenu par Franck.
Le site de l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège