Nous avons assisté à la Grande soirée des étoiles du classique le 29 juin à Saint-Germain-en-Laye. Les musiciens ont proposé de célèbres pièces du répertoire de musique de chambre. Leurs prestations ont permis de mesurer la virtuosité et le talent de cette sélection d’artistes.
Le festival, présidé par le mécène Patrick Petit et dirigé par le violoniste Thomas Lefort, proposait une deuxième édition passionnante. En effet, l’événement met en valeur les jeunes talents (200 cette année) tout droit sortis des conservatoires les plus prestigieux. Grâce à une douzaine de concerts, le festival Les étoiles du classique favorise ainsi leur insertion professionnelle et se positionne comme un tremplin. Les artistes se produisent parfois en plein air, devant un large public au sein du magnifique Domaine national de Saint-Germain-en-Laye, ou en intérieur, au Théâtre Alexandre Dumas et à l’église Saint-Germain.
Pour parrainer ce deuxième opus, rien de moins que deux personnalités de renommée internationale : la chanteuse Karine Deshayes et le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus.
Présentée par Clément Rochefort, la Grande soirée des étoiles du classique présentait une sélection de jeunes pousses au talent déjà bien affirmé !

La flûtiste Mathilde Calderini, aux côtés du pianiste Pierre-Yves Hodique, inaugurait le concert avec l’élégante Sonate de Francis Poulenc. La flûte solo de l’Orchestre philharmonique de Radio-France a tenu une ligne mélodique aérienne qui se mariait parfaitement avec le piano complice du jeune artiste (Prix du meilleur pianiste accompagnateur du Concours Tchaïkovski 2011 à Moscou tout de même).

Dans une autre configuration, la violoniste Elise Bertrand, élève de Roland Daugareil et Augustin Dumay, la violoncelliste Adèle Théveneau et la pianiste Qiaochu Li formaient un ensemble équilibré et vibrant dans le Trio en mi bémol majeur de Schubert aux accents fiévreux. Peu après, les 4 pièces pour deux violons et piano de Chostakovitch, aux caractères singuliers, furent l’occasion de découvrir l’aura et la précision d’archet du jeune violoniste Vassily Chmykov. Un musicien à suivre assurément.

Thomas Lefort, ses partenaires Pierre-Pascal Jean, alto, Jérémy Garbag, violoncelle, membre du fameux quatuor Arod, et le pianiste Rodolphe Menguy, dont le premier album solo consacré à la musique hongroise vient de sortir chez Mirare, étaient réunis autour du fougueux Quatuor en sol mineur pour piano de Brahms. On a entendu ici quatre artistes aux personnalités remarquables et résolument attachés au sentiment de liberté qui traverse la partition, notamment dans le Rondo final. Une émulation qui laissait transparaître le plaisir de jouer ensemble.
En outre, les Romances sans paroles op. 19 de Mendelssohn offraient l’occasion à Rodolphe Menguy d’exprimer la voix intérieure du compositeur au fur et à mesure de ces miniatures. Les mains volubiles du pianiste ont raconté avec tendresse toute la poésie contenue dans ces pièces.
Les violonistes David Moreau, dont nous avons déjà parlé récemment, et Iris Scialom ont su sublimer l’écriture exigeante de Jean-Marie Leclair dans sa Sonate pour deux violons n°4 en fa majeur. Les contrastes, l’équilibre, le lyrisme distingué : tout était présent dans ce pas de deux musical.
Le programme, varié et très riche, proposait aussi le Quatuor n°12 de Dvorak (avec l’altiste Tess Joly), le Nocturne extrait du Quatuor à cordes n°2 de Borodine, ou l’Allegro molto du fameux Octuor pour cordes de Max Bruch.
On en est sûr, grâce à ce nouveau festival, tous ces jeunes talents brilleront encore longtemps sur la planète classique.