Nous avons rencontré Damien Ventula, à l’occasion de la création de « Clair-Obscur » de Charles Chaynes, dont il est dédicataire. Le violoncelliste était sur la scène de la salle Wagram, en compagnie de l’orchestre Colonne sous la direction de Laurent Petitgirard.
Pouvez-vous nous raconter votre parcours musical ?
Mon parcours est assez international. Dès mon plus jeune âge, j’ai étudié avec de grands maîtres du violoncelle qui ne sont pas français. Durant mes études à Toulouse, j’ai eu la chance de rencontrer Lluís Claret avec qui j’ai travaillé cinq ans et qui m’a permis de rencontrer Bernard Greenhouse. Ensuite j’ai travaillé avec ce dernier plus de quatre années en France puis aux Etats-Unis. Cette rencontre m’a permis de faire mes études à Boston avec Laurence Lesser, puis à Berlin avec Boris Pergamenschikow.
Comment avez-vous connu le compositeur Charles Chaynes, dont vous venez de créer le Konzerstück « Clair-Obscur » pour violoncelle et orchestre ?
J’ai enregistré en 2007 un album autour de compositeurs toulousains vivants dont Charles Chaynes. C’est de cette façon que j’ai donc travaillé avec Charles et qu’il a eu l’occasion de découvrir ma façon de jouer qui l’a inspiré pour son Konzerstück « Clair-Obscur ».
A quoi fait référence le titre de cette composition ?
« Clair-Obscur » fait évidemment référence aux peintres italiens du XVIIe comme Le Caravage qu’il connaissait bien et qu’il affectionnait particulièrement.
Qu’avez-vous appris de la collaboration avec Charles Chaynes ?
J’ai appris qu’il y a souvent un décalage entre ce qu’il est écrit sur la partition et ce que le compositeur veut exprimer. Souvent l’écriture sur la partition ne peut que guider l’interprète sur ce que veux dire le compositeur, mais ce n’est pas une finalité, car elle trop réduite par rapport à l’imagination d’un créateur.
Quelles émotions avez vous ressenti lors de la première ? Pourquoi avoir choisi avec l’orchestre Colonne pour cette soirée ?
Le choix de l’Orchestre Colonne était une évidence car à l’Institut des Beaux-Arts Charles Chaynes était un collègue de Laurent Petitgirard, qui dirige l’orchestre. Par ailleurs, l’Orchestre Colonne est un des rares orchestres parisiens à inclure une oeuvre d’un compositeur actuel à chacun de ses concerts. De plus, j’étais très heureux et très fier de jouer ce concerto qui m’est dédié dans la magnifique Salle Wagram avec cet orchestre historique, et de pouvoir donner vie à cette pièce en la présence d’Odette Chaynes, qui est également musicienne et inspiratrice de la musique de son mari.
Quels sont vos projets musicaux ?
Un nouveau disque ainsi que d’autres concerts en France et à l’étranger dans un répertoire toujours plus varié avec je l’espère d’autres créations. Je suis d’ailleurs « Génération Spedidam 2017-2020 » ce qui me permettra je l’espère de sillonner encore plus la France avec mon violoncelle !