Didier Deschamps © Gilles Traverso

Didier Deschamps, les ouvertures du Festival de danse de Cannes

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A quelques jours du début du Festival de danse de Cannes, dont il vient de prendre la direction cette année, Didier Deschamps résume les grandes lignes d’une programmation qui met en avant la diversité des écritures chorégraphiques d’aujourd’hui, avec des créations, mais aussi des pièces emblématiques du répertoire contemporain, soutient la nouvelle génération d’artistes et promeut des formes pluridisciplinaires.

Didier Deschamps © Gilles Traverso

Pourquoi avez-vous intitulé « Danses sans frontières » votre première édition du Festival de danse de Cannes ?

J’ai d’abord voulu défendre la diversité des styles et des écritures dans la danse d’aujourd’hui, à la fois celles qui nous sont proches géographiquement, mais aussi celles qui viennent du lointain. Cette ouverture à l’autre me semble encore plus importante dans la période que nous traversons. Parmi le panorama que nous proposons, on compte par exemple deux pièces de flamenco, qui réinventent ce riche héritage né en Inde, passé par les Balkans avant de s’épanouir en Espagne. L’israélienne Sharon Eyal, qui vient pour la première fois à Cannes, ouvre le festival avec sa dernière création, Into the hairy. La clôture se fera avec la 100e représentation de la tournée de 13 Tongues, spectacle signature du Cloud Gate de Taïwan, la plus ancienne compagnie asiatique contemporaine, nourrie à la fois des techniques traditionnelles et occidentales.

Comment se traduit l’ancrage de la programmation dans le monde d’aujourd’hui ?

De manière symbolique, la première création mondiale de ce festival 2023, Les Saisons de Thierry Malandain et le Ballet Biarritz, évoque la question de l’environnement. Mont Ventoux, du collectif Kor’sia basé à Madrid, explore cette même thématique écologique à partir de l’ascension de la montagne par Pétrarque qui a décidé de sa conversion spirituelle. Dans un autre registre, Sous les fleurs de Thomas Lebrun s’intéresse au destin des « muxes », ces garçons cadets dans les familles de la région d’Oaxaca, au sud du Mexique, qui sont élevés comme des filles, et explore les visages féminins de la masculinité. Quant à Dub, création d’Amala Dianor et sa compagnie, elle travaille le corps avec une vitalité joyeuse, comme des formes émergeant des rythmes.

Quelles ouvertures avez-vous développées ?

En dehors des représentations au Palais des Festivals et dans les théâtres de Cannes et sa région, nous jouons aussi en plein air, comme la création Safety to last de la compagnie Lézards Bleus sur la façade du Cinéum, au marché, ou encore dans le hall des théâtres, à l’exemple de l’avant-spectacle d’Etay Axelroad, Led (the solo), qui se présente comme un feuilleton en cinq épisodes tout au long du festival. Avec Gaga class, le danseur roumain, passé par la Batsheva Dance Company, reprend un concept initié par Ohad Naharin, qui invite le public, même novice, à un moment de partage pour explorer les sensations de la danse. L’accent mis sur la jeunesse s’illustre avec les Rencontres des écoles nationales supérieures de danse qui réunissent 70 élèves des 5 plus grandes écoles françaises. Enfin, dans une ville de cinéma comme Cannes, j’ai voulu prolonger la pluridisciplinarité de notre programmation avec une nouvelle compétition de courts métrages sur la danse, Mov’In Cannes.

Propos recueillis par Gilles Charlassier

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