Jean Sibelius a fêté le 8 décembre dernier ses 150 ans. Depuis le début de l’année, et a fortiori de la saison, la planète musicale guette la moindre exécution de la Valse triste ou de Finlandia. Pour rendre hommage au compositeur finlandais, les éditeurs de Classicagenda s’attellent à la caméra du magazine et opèrent un travelling arrière : sur la Finlande, et ses voisins scandinaves (Suède, Norvège, Danemark), et sur sa sœur linguistique l’Estonie, et ses voisines baltes (Lettonie et Lituanie). Le plan final s’arrête sur ce qu’on regroupe culturellement sous l’appellation Europe du Nord.
Les quatre-vingts ans d’Arvo Pärt, compositeur estonien, ont été fêtés en grande pompe par l’Orchestre de Paris en septembre dernier. A la Philharmonie de Berlin, il y a quelques jours, Peter Sellars mettait en scène l’oratorio de la compositrice finlandaise Kaija Saariaho La Passion de Simone. Les scènes internationales se disputent Neeme, Paavo et Kristjan Järvi, Esa-Pekka Salonen, Jukka-Pekka Saraste, Andris Nelsons, Mariss Jansons. Le gouvernement, qui avait sacré l’année 2015 “année de la musique”, l’achève en offrant à toute sa population un mois d’accès gratuit à une plateforme (française) de formation musicale en ligne. L’Europe du Nord est-elle l’avenir de la musique ?
Pendant ce temps, et entre deux concerts, nos sociétés de l’ouest apprennent le suédois dans le catalogue Ikea et se rêvent en vélo dans les rues de Copenhague. Les organisations internationales lorgnent sur l’IDH de ces pays – la Norvège est classée première dans le monde. Décidément, il est temps de se pencher sur ses sociétés dont on ne sait que rêver.