Festival de Bagatelle © DR

Les Musicales de Bagatelle : fraîcheur et transmission

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Au mois de mai, le temps d’un weekend, de jeunes musiciens investissent le Parc de Bagatelle pour les Musicales de Bagatelle, pour une série de concerts aux programmes tant éclectiques et attractifs que l’on renonce sans regret aux rayons de soleil pour s’installer dans la charmante orangerie.

Tandis que des enfants se courent après dans l’élégant jardin à la française, le public de familles, de jeunes et de moins jeunes remplit la salle en attendant les lauréats de la Fondation Banque Populaire dont Marielle Nordmann est directrice artistique.
Sélectionnés par le prestigieux jury présidé par Philippe Hersant, les jeunes musiciens bénéficient d’une aide à la professionnalisation et de l’opportunité de se faire connaître du grand public, notamment lors des Musicales de Bagatelle.

Cette huitième édition du festival, qui voit comme invités Romain Leleu, Laurent Korcia, François Dumont, Armelle Khourdoian, Fabien Ruiz et Park Stikney, s’ouvre avec un programme dédié aux parents et aux tout-petits, où la trompette de Romain Leleu s’associe au trio jazz de Fabien Ruiz au rythme des claquettes. Le programme festif et dansant, de Felix Mendelssohn à Thierry Escaich en passant par Edith Piaf, convient parfaitement aux familles qui profitent du parc dans les beaux jours.

Le soir, dans un tout autre registre, « Hommage et Mémoire » à l’occasion du centième anniversaire du génocide arménien, avec la participation de Michel Aguilar, Président de la Commission des Droits de l’Homme au Conseil de l’Europe. Le concert s’annonce émouvant : sur scène se produiront également des musiciens d’origine arménienne tels que Saténik et Armelle Khourdoian, ou Astrig Siranossian.

Le public est rapidement captivé par l’interprétation du Trio élégiaque n° 1 de Sergueï Rachmaninov par le Trio Karénine, puis par le touchant Trio en fa dièse mineur d’Arno Babadjanian – qui fait écho à Rachmaninov (et à Williams) – et par l’expressivité des Mélodies de Komitas, particulièrement bien rendue par une Armelle Khourdoian engagée et communicative.

Le dialogue entre compositeurs et cultures se mêle à l’échange entre musiciens expérimentés et jeunes artistes, comme dans les Duos pour violons de Béla Bartók, avec Saténik Khourdoian et Laurent Korcia, qui nous offre ensuite un Nigun pour violon et piano d’Ernest Bloch intense et virtuose, qui s’élève au-dessus des cris des paons…

Le lendemain, c’est la harpe qui est à l’honneur, avec tous les harpistes lauréats de la fondation depuis ses 22 ans d’existence, réunis au plus grand plaisir de Marielle Nordmann.
Grâce à des arrangements pour harpe, du solo au septuor, le public découvre d’autres facettes de l’instrument et savoure des interprétations pleines de fraîcheur du Concerto en ré mineur de Vivaldi, de lieder de Schubert, dont une frétillante Truite, et de la Valse des fleurs de Tchaïkovski.

Plusieurs surprises sont au rendez-vous : deux très jeunes élèves d’Alexandra Luiceanu – ancienne élève de Nordmann – charment le public sur les notes d’une mélodie tzigane, Christine Icart et Manon Louis relèvent le défi d’une pièce à quatre mains de Martin-Pierre Dalvimare sur un seul instrument… Quant à Park Stickney et sa harpe électrique, il nous offre une étonnante interprétation de Music for a While de Purcell, transforme son instrument en percussion, et se lance dans Caravan de Duke Ellington – « moyen de transport idéal pour une harpe », nous dit-il…

Le festival se clôt avec un hommage aux « Géants » par le pianiste François Dumont, qui nomme ainsi Bach, Mozart et Schumann, et s’accompagne de jeunes artistes prometteurs.

Un weekend festif et plein de fraîcheur, que l’on pourra retrouver à l’Arsenal de Metz le 13 juin, les 4 et 5 juillet au Prieuré de St Cosme (Indre-et-Loire) et le 17 septembre à l’Abbaye de Valmagne (Hérault).

 


 

Les musicales de Bagatelle
Orangerie du Parc de Bagatelle le 23 et 24 mai 2015

Romain Leleu, trompette
Fabien Ruiz Claquettes – Jazz Trio (Paolo Rigutto, piano – Michel Van der Esch, piano – Olivier Rivaux, contrebasse)
Quatuor Morphing – saxophones (Matthieu Delage, Christophe Grèzes, Anthony Malkoum, Eddy Lopez)

Laurent Korcia, violon
Trio Karénine (Fanny Robilliard, violon – Louis Rodde, violoncelle – Paloma Kouider, piano)
Astrig Siranossian, violoncelle
Pierre-Yves Hodique, piano
Saténik Khourdoïan, violon
Armelle Khourdoïan, soprano

Marielle Nordmann, harpe
Manon Louise, harpe
Anaïs Gaudemard, harpe
Christine Icart, harpe
Park Stickney​, harpe

François Dumont, piano
Raphaël Sévère, clarinette
Fedor Rudin, Rachel Givelet, violons
Vladimir Percevic, alto
Antoine Pierlot, violoncelle
Amandine Savary, piano

 

 

Parallèlement à sa formation en chant lyrique, Cinzia Rota fréquente l'Académie des Beaux-Arts puis se spécialise en communication du patrimoine culturel à l'École polytechnique de Milan. En 2014 elle fonde Classicagenda, afin de promouvoir la musique classique et l'ouvrir à de nouveaux publics. Elle est membre de la Presse Musicale Internationale.

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