Juliette Herlin © DR
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La ruée vers l’art : conversation avec la violoncelliste Juliette Herlin

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Après vos études au CNSM de Paris vous avez choisi de vous perfectionner à la Juilliard School. Quelles sont les différences d’enseignement entre la France et les États-Unis ?
Il y a effectivement des différences entre les deux pays, par exemple dans les cours Licence et Master de la Juilliard il y a plus de matières académiques obligatoires, pas directement liées à la musique, comme l’histoire, l’histoire de l’art et celle des États-Unis.

Le parcours de formation est très intense et plus centré sur la musique de chambre, ça ressemble plus à une de nos universités qu’à un Conservatoire; par ailleurs, les élèves de Juilliard peuvent prendre des cours à la Columbia University.

En France le travail se focalise plus sur l’instrument et le travail individuel, mais les étudiants sont plus libres dans leurs choix de discipline et peuvent faire plus de concerts. Cette approche pédagogique s’apparente donc plutôt au cycle de perfectionnement de la Juilliard, où j’ai choisi de faire un cours d’instrument, de la musique de chambre et de la musique d’orchestre.


Vous faites notamment partie de deux ensembles : le trio Aletheia et le New Juilliard Ensemble, spécialisé dans le répertoire contemporain. Pourriez-vous nous en parler ?
Avec le New Juilliard Ensemble nous avons l’habitude de faire de créations mondiales, car nous jouons souvent des œuvres qui ont été écrites dans les dix dernières années. Nous jouons des oeuvres de compositeurs de différents pays, comme les États Unis, les Pays Bas et Israël, et récemment nous avons créé La Sindone d’Arvo Pärt. Avec le Trio Aletheia nous avons fait de très beaux concerts dans des lieux prestigieux à Washington D.C. et au Kennedy Center.
J’aime beaucoup la musique de chambre, j’en ai l’habitude depuis mon enfance car je jouais avec ma mère au piano et ma sœur au violon. Participer donc au festival Les vacances de Monsieur Haydn est un grand bonheur !

Avec les autres élèves de Jérôme Pernoo vous êtes partie en Allemagne sur les traces de Bach. Comment cette expérience vous a enrichie du point de vue musical et humain ?
La ruée vers l’art est composée d’élèves de Jérôme Pernoo au CNSM de Paris, le but est de nous faire jouer ensemble et de nous ouvrir de nouvelles perspectives.

En 2009 nous avons fait un voyage inoubliable en Allemagne sur les traces de Bach, qui nous a permis de connaître de près et de l’intérieur le contexte dans lequel les œuvres ont été écrites et d’enrichir leur interprétation. C’est une expérience très intéressante qui nourrit sur la longueur, car ça mature au fur et à mesure du temps.


Les titres des spectacles de “La ruée vers l’art” sont toujours très originaux et les affiches pleines d’humour. Comment vous inspirez-vous ?
C’est toujours la classe qui a l’idée : en travaillant et en passant du temps ensemble on apprend à se connaître et c’est lors de réunions qu’on propose nos idées et on en discute ensemble.

Comme La ruée vers l’art est une association et chacun a un rôle qui n’est pas seulement musical, c’est une occasion pour apprendre d’autres facettes du métier du musicien, comme l’organisation des concerts. Ce sont des compétences qui nous seront sûrement utiles dans notre carrière.


Après Bach, la “Ruée vers l’art” s’est focalisée sur les œuvre musicales autour du “Werther” de Goethe, pour ensuite partir pour un “Tour du monde au violoncelle”. Est-ce que le public pourra écouter quelques unes de ces œuvres au festival ?
Tout à fait, au festival on va présenter les Bachianas Brasileiras, une œuvre phare de Villa-Lobos, ainsi que La trilogie de la passion pour orchestre de violoncelles de Jean-Baptiste Doulcet, une oeuvre en 3 mouvements sur le thème de Werther et du Sturm und Drang, dont nous avions joué Réconciliation à 12 violoncelles.


Que comptez-vous faire après cette expérience aux États-Unis ?
Pour ma deuxième et dernière année à la Juilliard, j’ai déjà beaucoup de projets entre le trio et l’ensemble contemporain, mais j’ai également envie de travailler un peu en France. Ensuite, je ne sais pas encore, ça dépendra des opportunités.

 

Parallèlement à sa formation en chant lyrique, Cinzia Rota fréquente l'Académie des Beaux-Arts puis se spécialise en communication du patrimoine culturel à l'École polytechnique de Milan. En 2014 elle fonde Classicagenda, afin de promouvoir la musique classique et l'ouvrir à de nouveaux publics. Elle est membre de la Presse Musicale Internationale.

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