Esperanz'Arts
Esperanz'Arts © Simon Guillemin

Esperanz’Arts : l’Art pour tous

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Esperanz’Arts est une initiative qui a le but d’amener l’Art, sous toutes ses formes, à l’encontre des personnes qui en sont exclues : conversation avec la violoniste Alexandra Soumm, co-fondatrice de l’association Esperanz’Arts.

 

Comment avez-vous eu l’idée de fonder Esperanz’Arts ?

Depuis mon enfance je joue du violon, à l’âge de 19 ans j’ai commencé à me rendre compte que je jouais à chaque fois pour la même catégorie de personnes et je me demandais où étaient tous les autres : les enfants, les immigrés, les défavorisés et les sans-abris…
En partant du principe que tout le monde a droit à la beauté et à aux émotions qu’elle dégage, j’ai décidé d’aller jouer dans des lieux comme les hôpitaux, les écoles et les centres d’accueil pour les sans-abris.

Puis j’ai rencontré la pianiste Paloma Kouider, qui avait fait le même constat et qui, comme moi, avait envie d’aller vers les gens tout en enlevant les barrières entre les arts, que ce soit la musique, le théâtre, la poésie ou la littérature.
Notre première collaboration a été en 2011 : nous avons loué un piano et nous avons fait un concert pour le Réveillon à l’Armée du Salut à Paris. Ce fut une expérience bouleversante.
Ce type d’actions ont un impact émotionnel et humain très fort, jouer n’est qu’un prétexte pour se rapprocher de ces gens qui ont plutôt l’habitude d’être rejetées. Ces personnes sont ravies de voir que nous avons fait la démarche d’aller vers eux et que nous sommes prêts à échanger avec eux et à écouter leurs histoires.

Entre temps Maria Mosconi, altiste, partageait le même constat. Nous lui avons donc demandé de se joindre à nous et toutes les trois avons fondé l’association, qui s’appelle Esperanz’arts car ce qu’on veut transmettre, sont avant tout la joie et l’espérance.

 

Pensez-vous donc d’avoir une responsabilité en tant qu’artiste, vis à vis de la société ?

Il y a beaucoup d’artistes qui se sont engagés dans la société et ils ne peuvent qu’être des modèles pour moi. Le rôle de l’artiste dans la société est très important et je souhaite faire ma part.
En tant que violoniste j’ai la chance de jouer dans des salles prestigieuses, mais si je veux que tout le monde ait la possibilité d’accéder à cet art, c’est à moi d’aller vers eux.

 

Qui fait partie aujourd’hui de l’association ?

Au fil et à mesure du temps d’autres artistes nous ont rejoint : il y a des instrumentistes, des chanteurs, des metteurs en scène, des danseurs et même un webmaster (qui a fait notre site). Nous avons tous autour de 25 ans et nous sommes tous bénévoles.

 

Quel type d’actions faites vous ?

Nous travaillons sur deux axes : aller jouer dans des hôpitaux, des maisons de retraite, des prisons et des écoles, de manière régulière car avec le temps on créé un lien avec les gens et leur permettre de s’habituer à notre présence ;
puis nous organisons des concerts pour récolter des fonds, destinés à aider nos associations partenaires et/ou a permettre le fonctionnement de notre association.
Ce type d’initiatives sont tout à fait dans l’air du temps, je pense notamment à El Sistema, dont je suis la marraine en France, nous ressentons une envie et un besoin de partage et de don : nous souhaitons faire notre part.

Comment réagissent les gens à vos interventions ?

Ce sont des moments très touchants, les histoires qu’ils nous racontent sont souvent très tristes entre des personnes qui essayent de se reconstruire, des salariés qui ne peuvent pas se payer de logement et des personnes âgés qui doivent vivre dans la solitude la plus totale.
Ces personnes ont besoin de ne pas se sentir abandonnés, d’avoir de la douceur et du réconfort : ils sont heureux quand on revient car ça montre qu’on pense à eux et qu’on s’en soucie.

 

Quels sont vos projets ?

Nous allons continuer notre partenariat avec le Salon Idéal d’Arièle Butaux, qui continue de nous soutenir dans tous nos projets et nous allons organiser deux concerts caritatifs par an pour aider le fonctionnement de l’association et développer nos actions auprès des publics défavorisés.
Aujourd’hui nous collaborons avec l’Hôpital Bretonneau, Le Refuge (une association pour les jeunes en situation de rupture familiale à cause de leur homosexualité, le Lycée Toulouse-Lautrec (pour les enfants et les adolescents ayant un handicap moteur), les associations Ozanam-Madeleine et Krousar Thmey, l’Hôtel Magnol, El Sistema France et ATD Quart Monde, mais nous souhaitons également élaborer de nouveaux partenariats avec les associations et les institutions luttant contre l’exclusion sociale.

Pour notre gala de fin d’année 2015-2016, nous nous sommes associés à l’association Ozanam-Madeleine pour présenter un concert au programme hétéroclite, autour de Beethoven, Tchaïkovsky, Rimsky-Korsakov et Dvorak.
45 artistes de grand talent dont, entre autres, l’Ensemble Appassionato dirigé par Mathieu Herzog, le Quatuor Psophos, le Trio Karénine, Hugues Borsarello, Maria Mosconi, Thomas Enhco, Illya Amar, se retrouveront à l’Eglise de la Madeleine à Paris le 30 juin 2016. Venez soutenir l’Art pour tous !

 


En savoir plus : Site officiel de l’association

Parallèlement à sa formation en chant lyrique, Cinzia Rota fréquente l'Académie des Beaux-Arts puis se spécialise en communication du patrimoine culturel à l'École polytechnique de Milan. En 2014 elle fonde Classicagenda, afin de promouvoir la musique classique et l'ouvrir à de nouveaux publics. Elle est membre de la Presse Musicale Internationale.

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