Claviorganum réalisé par l'atelier Blumenroeder
Claviorganum réalisé par l'atelier Blumenroeder © Jean-Paul Lerch

L’orgue : un instrument hors-normes

3 minutes de lecture

Le Jour de l’Orgue, initié par l’association Orgue en France, se déroule chaque deuxième dimanche de mai. Cette année, il est proposé sur 2 jours, les 7 et 8 mai 2016. Des centaines de manifestations se dérouleront sur l’ensemble du territoire. L’occasion pour Classicagenda de démystifier le fonctionnement de cet instrument hors-normes !

 

L’orgue, protéiforme par nature, se rencontre dans les lieux les plus divers, qu’ils soient profanes ou sacrés : salons, salles de concert, églises, cathédrales… En ce qui concerne les orgues de salon, souvent de taille modeste et très en vogue au XIXème siècle, ils équipaient surtout les appartements de riches amateurs d’orgue.

Qu’il soit de taille modeste ou monumentale, un orgue comporte 5 parties essentielles, certaines enfermées (ou non) dans un buffet en bois : la console, les jeux, la transmission, la soufflerie, le sommier, et la tuyauterie.

 


La console

Véritable poste de pilotage, la console comporte principalement les claviers, le pédalier et les tirants de registre. Chaque clavier correspond à un plan sonore de l’instrument et fera sonner des jeux différents.
Le choix de ces jeux s’appelle la registration. Différents procédés techniques permettent d’accoupler les claviers ensemble et de multiplier ainsi les possibilités.

Console de l'orgue de la cathédrale de Moulins
Console de l’orgue de la cathédrale de Moulins © Rumenian

Les jeux

Le jeu ou registre, désigne l’ensemble des tuyaux produisant le même timbre. A noter qu’un registre désignera plutôt le mécanisme permettant de choisir tel ou tel jeu.


La transmission

Lorsque l’organiste enfonce une touche, il actionne une soupape dans le sommier de l’orgue (voir ci-dessous). Entre la console et le sommier, différents types de transmissions peuvent exister : mécaniques, pneumatiques, électropneumatiques ou électriques. Le toucher du clavier varie en fonction de la nature de la transmission.

Détail de la transmission mécanique dans un petit orgue © Ansgar Hoffmann, Schlangen / Orgelmuseum Borgentreich
Détail de la transmission mécanique dans un petit orgue © Ansgar Hoffmann, Schlangen / Orgelmuseum Borgentreich

La soufflerie

« Les poumons de l’instrument » disait Bach ! Avant l’avènement des ventilateurs électriques, des assistants étaient chargés d’actionner des soufflets pour fournir le vent nécessaire à l’orgue !
Aujourd’hui, l’air produit est accueilli par des réservoirs à soufflet. Ces derniers permettent de stabiliser la pression du vent qui sera envoyé dans les sommiers, sur lesquels reposent les tuyaux.


Les sommiers

Partie complexe de l’instrument, les sommiers réceptionnent l’air sous pression des réservoirs dans leur partie inférieure. Là, des soupapes, actionnées par la pression des touches du clavier, laissent entrer l’air dans la partie supérieure, la « gravure », en fonction des notes jouées. En choisissant les registres de jeux à l’aide de « tirants de registre », le vent est distribué uniquement aux tuyaux sélectionnés par l’organiste.

Les soupapes d'un orgue
Les soupapes laissent entrer l’air dans la partie supérieure du sommier © Bartłomiej Bulicz

La tuyauterie

Partie la plus visible de l’orgue, les tuyaux sont disposés verticalement mais l’on en trouve certains posés à l’horizontal (les chamades). Le son produit par chaque tuyau dépend notamment de la taille, du diamètre et de la matière de celui-ci (entre autre !…). On recense principalement deux types de tuyaux : les jeux à bouche, sonnant sur le principe d’une flûte à bec, et les jeux d’anche, parlant au moyen d’une anche.


Les facteurs d’orgue

Chargés de réaliser les instruments, les facteurs d’orgue doivent faire preuve d’une expertise pointue en menuiserie, mécanique, travail des métaux, peaux, matières plastiques, électricité , électrotechnique, informatique… Sans oublier de solides connaissances musicales et acoustiques !

La France compte d’ailleurs de célèbres facteurs : Dom Bedos de Celles, Aristide Cavaillé-Coll, les Clicquot, Joseph Merklin, Charles Mutin, André-Marie Daublaine et Louis Callinet…

Illustration de l'hôtel particulier et des ateliers d'Arisitide Cavaillé-Coll, vue depuis l'Avenue du Maine.
Illustration de l’hôtel particulier et des ateliers d’Arisitide Cavaillé-Coll, vue depuis l’Avenue du Maine.

 


Pour aller plus loin :

Retrouvez l’abécédaire de l’orgue et une playlist de 10 œuvres à (re)découvrir, par Coralie Amedjkane


En vidéo :

L’émission « C’est pas sorcier » consacrée à l’orgue

Une expertise d’orgue de et par Alexandre Astier

Tous nos rémerciements au Musée de l’orgue de Borgentreich (Orgelmuseum Borgentreich) et à la Manufacture d’orgues et de clavecins Blumenroeder pour nous avoir permis l’utilisation de leurs images.

Sa passion pour la musique classique provient de sa rencontre avec l'orgue, un instrument qu'il a étudié en conservatoire et lors de masterclass. Attiré très tôt par le journalisme, il écrit ses premiers textes pour le quotidien régional Sud-Ouest Dordogne. En 2016, il rejoint l’équipe de Classicagenda en tant que rédacteur, et publie des articles d'actualité, des interviews et des chroniques de concerts ou albums. Il sera également invité au micro de la RTS pour parler du renouveau de la critique à l'ère digitale. Parallèlement, il mène une activité dans le domaine de la communication numérique.

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