Collegio Ghislieri
Collegio Ghislieri

Dans les coulisses du Collegio Ghislieri

2 minutes de lecture

A l’occasion du festival Pavia Barocca, nous avons eu l’occasion de visiter le Collegio Ghislieri de Pavie, qui depuis 2002 accueille en résidence l’ensemble Ghislieri Consort & Choir et qui a ouvert les portes du monde universitaire à la musique.

 

Les Ghislieriens, une tradition qui regarde à l’avenir
En 1943, une association des élèves a été créé pour réunir tous les “Ghislieriens”, présents, passés et futurs, et développer le sens d’appartenance. Selon Emilio Girino, président de l’association, “un Ghislierien n’est jamais un ex-élève”.

Le Ghislieri, qui est le plus ancien collège italien laïc, souhaite défendre ses valeurs : un niveau d’enseignement très élevé et la méritocratie. Toujours selon son président, l’association essaye aussi de montrer la véritable ambiance du Ghislieri, qui n’est pas absolument pas monacale mais plutôt semblable à celle des « colleges » anglo-saxons. Si le résultat des études est important, les étudiants savent travailler beaucoup tout en s’amusant : au contrôle et à la surveillance on préfère le sens de la responsabilité individuelle.

Le but de l’association étant de créer une rencontre entre les générations mais aussi de contribuer au rayonnement du Collegio, en Italie et à l’international, toujours dans un élan vers le futur, qui n’oublie pas la tradition ni l’échange avec le passé.

Un prix pour l’excellence
Le Premio Ghislieri, un prix attribué tous les ans à un ancien élève au sommet de sa carrière et à un jeune, a été donc créé pour souligner et représenter les valeurs de l’excellence du Ghislieri et reconnaître le mérite scientifique et professionnel de ses élèves. En 2014 il a été attribué à Christian Greco, égyptologue et à Marco Vitale, économiste d’entreprise.

Les valeurs
Pour les Ghislieriens, la tradition en tant que continuité générationnelle est très importante, et ils reconnaissent leur appartenance à une élite culturelle indépendamment des disciplines et des époques.
L’esprit n’est pas celui de la compétition mais celui de la cohésion, pour rivaliser avec le reste du monde. « On est les membres d’une équipe, qui traverse le temps et les générations », selon Emilio Girino.

Dans les coulisses du Collegio Ghislieri
Que vous soyez étudiant en chimie, philosophie ou littérature – comme les trois jeunes Ghisleriens qui m’ont guidée à l’intérieur du Collegio – vous avez une place au Ghislieri. Pour y rentrer, il faut passer un concours commun aux quatre universités de Pavie, et pour y rester, maintenir une moyenne élevée…

A ma question sur les raisons du choix de cette école, ces jeunes Ghislieriens m’ont parlé non seulement de sa renommée à l’étranger (le Ghislieri est comparable à l’Ecole Normale Supérieure en France), de la qualité de l’enseignement et d’une tradition très forte, mais également des échanges avec l’étranger, de la richesse des activités et de la possibilité d’en proposer et en organiser.

Une curiosité : le Ghislieri a été la première université de Pavie à accueillir des femmes. Ce choix a permis aux étudiants de mener une même vie à l’intérieur comme à l’extérieur du Collegio, et fait la richesse de cet établissement.


Merci à Andrea Belvedere, recteur du Collegio Ghislieri, à Emilio Girino, président de l’association des élèves du Collegio Ghislieri, à Giulio Prandi, directeur de Ghislieri Musica, et à toute l’équipe.
Mes remerciements également à Alessandro Bazzoli, Erica Grignaschi et Andrea Menozzi pour leur visite guidée dans le Collegio et pour avoir partagé avec moi l’esprit ghislierien.

 

Parallèlement à sa formation en chant lyrique, Cinzia Rota fréquente l'Académie des Beaux-Arts puis se spécialise en communication du patrimoine culturel à l'École polytechnique de Milan. En 2014 elle fonde Classicagenda, afin de promouvoir la musique classique et l'ouvrir à de nouveaux publics. Elle est membre de la Presse Musicale Internationale.

Derniers articles de A la loupe