John Gade aux Musicales de Bagatelle
John Gade aux Musicales de Bagatelle © Martin Trillaud

Elans romantiques aux Musicales de Bagatelle

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Samedi 2 octobre, nous avons assisté au festival Les Musicales de Bagatelle, qui avait dû être annulé l’an passé en raison de la pandémie. Ce concert a été l’occasion de mettre à l’honneur de jeunes artistes talentueux éprouvés par le contexte difficile de ces derniers mois.

Le public est venu à la rencontre de la nouvelle promotion de lauréats de la Fondation Banque Populaire, à l’orangerie du Parc de Bagatelle, en dépit d’un temps très maussade. Mais le plateau musical a livré ses rayons de soleil grâce à la sélection éclectique et exigeante du jury de la Fondation, dirigé par Philippe Hersant.

Présenté avec humour par Rodolphe Bruneau-Boulmier, directeur artistique de cette 13ème édition, le concert a mis en avant de sérieux talents. Du quatuor à cordes au piano, sans oublier le saxophone et la harpe, le panel d’instruments était large.

Tout d’abord, le jeune Quatuor Elmire – Cyprien Brod, Khoa-Nam Nguyen, (violon), Jean Sautereau (alto), Rémi Carlon (violoncelle) – ouvrait le programme avec un Quatuor n°17 de Mozart tout en raffinement avant de proposer, un peu plus tard, le Quatuor Opus 18 n°2 de Beethoven, doté d’une vivacité plus marquée.

Sandro Compagnon
Sandro Compagnon aux Musicales de Bagatelle © Martin Trillaud

Le duo saxophone piano formé par Sandro Compagnon et Vincent Mussat offrait peu après le deuxième mouvement de la célèbre Sonate pour flûte et piano de Poulenc dans une éloquente transcription (et avait l’honneur de conclure le concert avec une pièce de haute volée – très applaudie – qui pourrait être attribuée à Jean-Sébastien Bach).

Coline Jaget, première lauréate du concours international de harpe Lily Laskine en 2014, est une artiste engagée. Nous avions consacré un article à son projet “Les notes bleues” en faveur de l’écologie. Coline nous proposait ici La légende pour harpe de Henriette Renié, une pièce difficile, emplie d’élans romantiques, restituée avec générosité et sensibilité par la harpiste. Il s’agit en fait d’une mise en musique du poème Les Elfes de Leconte de Lisle. On retrouve d’ailleurs cette œuvre dans son remarquable premier album Legends, avec harpe solo et harpe et quintette à cordes.

Les Musicales de Bagatelle
Les Musicales de Bagatelle © Martin Trillaud

Supplique de mes chants, c’est le titre de la pièce pour piano de Clara Olivares, composée en 2012. Elle fait écho au Lied Ständchen (Sérénade) de Schubert. Vincent Mussat a interprété cette œuvre aux prémices énigmatiques, qui s’aventurait ensuite avec vigueur dans le registre grave du piano. Encore une fois, une musique porteuse d’élans musicaux qui n’a pas laissé indifférent.

Le concert se poursuivra avec l’Etude opus 33 n°3 de Rachmaninov puis l’Etude opus 42 n°5 de Scriabine sous les doigts du pianiste John Gade. On doit avouer que l’on a découvert là une étonnante force de caractère et un tempérament très marqué. Il s’agit assurément d’un artiste à suivre de près, comme tous les jeunes talents réunis aujourd’hui… 

Sa passion pour la musique classique provient de sa rencontre avec l'orgue, un instrument qu'il a étudié en conservatoire et lors de masterclass. Attiré très tôt par le journalisme, il écrit ses premiers textes pour le quotidien régional Sud-Ouest Dordogne. En 2016, il rejoint l’équipe de Classicagenda en tant que rédacteur, et publie des articles d'actualité, des interviews et des chroniques de concerts ou albums. Il sera également invité au micro de la RTS pour parler du renouveau de la critique à l'ère digitale. Parallèlement, il mène une activité dans le domaine de la communication numérique.

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