L'ensemble Cosmos au festival Royaumont © François Mauger / Royaumont
L'ensemble Cosmos au festival Royaumont © François Mauger / Royaumont

Nuit et mystère par l’envoûtant Ensemble Cosmos

1 minute de lecture

Durant le Festival de Royaumont, l’abbaye devient un écrin idéal pour des concerts exceptionnels à l’acoustique incomparable. La journée du 7 octobre était consacrée aux Mythes et Mystères. C’est l’Ensemble Cosmos qui a ouvert le bal des réjouissances avec un programme varié à la luminosité ténébreuse pour le plaisir des amoureux de musique et de polyphonie.

 

Le programme, plutôt ésotérique, débute par l’arrivée de l’Ensemble Cosmos par le fond du réfectoire des Convers, en livrant la parole sur la création du cosmos, référence subtile au nom du groupe qui s’apprête à entamer une succession ambitieuse de morceaux.
Les six hommes et les quatre femmes, des habitués de Royaumont, effectuent régulièrement des changements dans l’espace scénique. Avec un accompagnement musical à la viole de gambe (Justin Glaie) et à l’orgue (Loris Barrucand), ils font preuve d’une grande maîtrise tandis qu’ils évoluent de manière collégiale, l’ensemble n’ayant pas souhaité nommer de chef ou de leader.

Durant un peu plus de cinquante minutes, les soprani Morgane Collomb, Marie Favier, Alice Kamenezky et Mariamielle Lamagat, avec le renfort des alti Damien Ferrante et Gabriel Jublin, des ténors Thomas Lefrançois et Edouard Monjanel, mais aussi des basses Guglielmo Buonsanti et Maxime Saïu, versent dans une musicalité contemplative.

L'ensemble Cosmos au festival Royaumont © François Mauger / Royaumont
L’ensemble Cosmos au festival Royaumont © François Mauger / Royaumont

Le O magnum mysterium de Tomas Luis de Victoria et celui de Francis Poulenc, qui débutent et clôturent le concert, sont des exemples parfaits de polyphonie harmonieuse, montrant l’intéressante évolution stylistique du genre du XVIe au XXe siècle. Le programme est bâti tel un bouquet royal, avec en apothéose le Man that is born of a woman de Purcell, extrait de la musique pour les funérailles de la reine Mary, l’une des plus belles pièces de musique méditative, qui invite à une réflexion sur notre bref passage de vie sur Terre. Une occasion propice à revoir notre idée de l’élévation spirituelle par la musique.

L’ensemble montre une grande attention au détail, à l’écoute et aux regards au sein du groupe et à la spatialisation du son. Dans ce lieu à l’acoustique remarquable, nous recevons pleinement l’invitation à fermer les yeux et à nous laisser emporter par la musicalité des voix. Le voile de la nuit recouvre donc nos paupières dans un mystère qui demeure entier.

 


Le concert a été enregistré par France Musique et sera diffusé sur les ondes le 24 mars 2018.

Derniers articles de Chronique