Le 7 octobre, Les Bons Becs présentaient en avant-première lors d’un concert leur dernier album “Big Bang” à paraître chez Klarthe (en novembre). Irrésistible.
Ils sont cinq sur la scène de la salle Cortot. Un quatuor de clarinettes aux côtés d’un batteur déjanté diffusent une énergie communicative, dansent, chantent et électrisent le public par leurs jeux de scènes et leur virtuosité. Produit par l’excellente maison d’instruments à vent Buffet Crampon, le concert parisien des Bons Becs est aussi divertissant qu’impressionnant. Du batteur Bruno Desmouillières qui essaie de monter inlassablement un pupitre dans un numéro clownesque se rapprochant de Mr Bean, à la clarinette transformée en pique de toréador sur fond de Carmen de Bizet, du « concours de canards » hilarant à la clarinette faite maison au moyen d’un tuyau en plastique, du xylophone improvisé à une séance de claquettes sur Singing in the rain par Florent Héau, en passant par une émouvante utilisation de la lame sonore, les Bons Becs surprennent sans cesse. Cette mise en scène est signée de l’éclectique Caroline Loeb avec qui le groupe collabore depuis 2008, date de lancement du spectacle “Les Bons Becs en voyage de notes”.

La dérision et la décontraction sur scène ne cachent pas la virtuosité dans tous les répertoires abordés : jazz, rock, opéra, musique classique… Rossini, Bizet, Bernstein, Vivaldi, Gluck, Haendel côtoient Joplin, Legrand, Brown, Theodorákis ou Bechet, et dans un même souffle, les pages les plus émouvantes succèdent aux moments festifs grâce à un jeu d’acteurs irrésistible. En meneur de revue le clarinettiste Florent Héau brille par son jeu théâtral et musical.
Un programme loin d’être improvisé, les cinq compères ont tous été formés dans des conservatoires nationaux de musique et n’en sont pas à leur coup d’essai. Leur premier spectacle “Tempête sur les anches” créé en 1992 a connu plus de 700 représentations, emmenant la troupe dans une tournée internationale.
Ce nouveau disque des Bons Becs s’ajoute aux deux premiers opus, “Musical Getaway” avec le violoncelliste coréen Sung-Won Yang (Decca) et “Les bons becs en voyage de notes” (L’Algarade). Concernant Florent Héau, côté classique, notons le bel album Brahms (op 114 et op 115) avec Jérôme Pernoo au violoncelle, Jérôme Ducros au piano et le Quatuor Voce paru chez Klarthe cette année.
Les Bons Becs : Florent Héau, clarinette si b et mi b, lame sonore, Eric Baret, clarinette si b, Laurent Bienvenu, cor de basset, Yves Jeanne, clarinette basse, Bruno Desmouillières, batterie et percussions.